Les œufs de poule écoutent tout ce que vous dites


La capacité d'écouter au-delà de la coquille est une compétence que de nombreux embryons d'animaux utilisent pour survivre. Les œufs de poule écoutent aussi ce que vous dites.

C'est vrai : les œufs de poule nous écoutent. Et ils n'écoutent pas seulement le chant ou les paroles des humains, mais tous les stimuli sonores qui les entourent. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, pour la cellule animale, l'interprétation des signaux acoustiques n'est pas une mode, mais un moyen de s'adapter et de survivre.

Bien que l'exemple le plus frappant d'un embryon "à l'oreille" soit l'œuf que beaucoup d'entre nous conservent probablement au réfrigérateur (mais qui n'est pas susceptible d'éclore à ce moment-là), ces capacités auditives précoces sont également communes à d'autres créatures du monde animal, non seulement lorsqu'elles sont à l'intérieur de leur coquille, mais aussi lorsqu'elles sont encore dans le ventre de leur mère.

La découverte de la cellule gamétique femelle, ou cellule sexuelle, chez les poules remonte à 1967, lorsque des recherches publiées dans la revue scientifique Science ont montré que les embryons de poussins étaient capables d'entendre, d'interpréter et de mémoriser les sons du monde extérieur.

Ce que nous savons des œufs qui nous entendent

Des recherches similaires ont été étendues par les scientifiques aux punaises ou aux grenouilles arboricoles, entre autres animaux. Les embryons de ces deux espèces semblent pouvoir s'adapter à la survie grâce aux sons.

Les punaises, par exemple, utilisent les bruits émis par les autres animaux du couvain pour coordonner la rupture de la coquille et naître en même temps. Les grenouilles arboricoles interprètent les sons émis par un prédateur en approche comme un signal pour percer la coquille et échapper à un dangereux mangeur d'œufs.


L'exemple surprenant des pinsons zébrés d'Australie

Mylène Mariette, auteur d'une étude publiée dans la revue scientifique Trends in Ecology and Evolution et écologiste comportementale à l'université Deakin de Geelong, en Australie, a rassemblé un certain nombre d'études sur le comportement des animaux avant la naissance.

Elle a ensuite apporté quelques observations sur le fringillidé à oreilles marron, également connu sous le nom de pinson zébré. Cette espèce d'oiseau, qui s'est adaptée à la vie dans le désert australien, a une respiration sifflante, comme les chiens, pour se rafraîchir lors des journées particulièrement chaudes. Ce comportement ne passe pas inaperçu, à tel point que, dans certaines régions, il est possible d'entendre les petites créatures produire le cri typique associé à la chaleur.

En ce qui concerne les œufs, Mariette a découvert que de l'autre côté de la coquille, il y a ceux qui écoutent les gazouillis des pinsons zébrés haletants, utilisant cette entrée comme une sorte d'espion-thermomètre qui donne le signe de journées très chaudes, autrement indétectables par les embryons en train d'éclore.

À long terme, les pinsons qui ont reçu l'apport sonore du gazouillis auront tendance à grandir plus lentement, un développement plus fonctionnel pour survivre dans un climat chaud. Selon les observations des chercheurs, ils présenteraient également des couleurs plus vives.

D'autres caractéristiques sui generis, toujours associées au monde animal, se retrouvent par exemple chez la fourmi qui ne vieillit pas ou la méduse immortelle.

Giuseppe Giordano

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