Les scientifiques ont observé des vagues et des spirales causées par la "musique" du noyau. Nous savons ce qu'il y a à l'intérieur de Saturne, grâce à la danse de ses anneaux.
Ce n'est pas la première fois que les chercheurs de l'espace doivent recourir aux observations télescopiques pour déduire, du comportement des astres, des aspects qui devraient être vérifiés sur le terrain. Sur Mars, ce n'est pas du tout le cas : le rover qui parcourt actuellement la surface de la planète rouge et envoie aux chercheurs de la NASA une foule d'informations intéressantes a permis d'élaborer une théorie très solide sur ce à quoi ressemble le cœur de Mars.
Il y a aussi des cas où tout ce que nous pouvons faire, c'est de regarder curieusement à travers des distances qui ne peuvent pas être franchies avec la technologie à notre disposition : par exemple, le poids d'un trou noir a été indirectement supposé, en observant la réflexion des flashs lumineux émis par le mystérieux cercle noir se réfractant sur la couronne.
Quelque chose de similaire aux deux hypothèses ci-dessus s'est produit avec Saturne, la planète du système solaire qui se distingue de toutes les autres grâce à ses anneaux caractéristiques. C'est grâce à ce "cadre" évocateur que les chercheurs ont pu spéculer sur ce qui se cache dans le noyau inaccessible de la planète.
Comment les scientifiques ont-ils "lu" l'intérieur de Saturne
Les anneaux glacés de Saturne "dansent" au rythme d'une bande-son planétaire depuis l'intérieur de la planète. La planète est continuellement secouée par des convulsions qui modifient le champ gravitationnel local, attirant les particules de l'anneau C de Saturne. En étudiant attentivement quelles vagues et spirales la gravité des convulsions internes dessine sur les bords de la planète, les astronomes ont réussi à construire une théorie de l'intérieur de Saturne.
Ce qu'il y a à l'intérieur de Saturne : malgré la "musique", un véritable enfer
Dans l'article, publié dans la revue scientifique Nature Astronomy , on apprend que le noyau a une taille colossale : il représente 60 % du rayon de la planète et fait 55 fois la taille de la Terre.
De quoi est-il constitué ? Eh bien, c'est une sorte de brasier, un amas de roches et de glaces qui, lorsqu'elles sont mélangées, prennent la forme métallique fluide de l'hydrogène.
Ce genre d'études aide également les chercheurs à affiner nos connaissances sur d'autres planètes proches de la Terre : par exemple, nous sommes désormais en mesure d'émettre des hypothèses plus fiables sur la façon dont les géantes gazeuses similaires à Saturne, dont Jupiter, se sont formées.
Giuseppe Giordano
.